Philippe Juvin estime qu’il est “hautement probable” que l’examen du Budget 2026 soit inachevé à l’Assemblée nationale, sur fond de tensions politiques et de pressions économiques.
Alors que le gouvernement prépare l’examen du budget 2026, les débats à l’Assemblée nationale s’annoncent particulièrement tendus. Philippe Juvin, député LR et président du groupe Les Républicains au Conseil national, estime qu’il est « hautement probable » que l’examen du budget ne soit pas achevé dans les temps, pointant du doigt un processus parlementaire de plus en plus contraint et une majorité gouvernementale fragilisée.
Un climat politique sous tension autour du budget 2026
Le projet de loi de finances pour 2026 intervient dans un contexte économique et politique complexe. Entre la montée du déficit public, la pression européenne sur la trajectoire budgétaire et les promesses sociales du gouvernement, la marge de manœuvre est étroite.
Selon Philippe Juvin, la méthode employée par l’exécutif « ne permet pas un débat démocratique serein » :
« Le risque est réel que l’Assemblée ne puisse pas examiner l’ensemble du texte. Le gouvernement mise sur le 49.3, ce qui réduit le rôle du Parlement à peau de chagrin », déplore-t-il.
Cette déclaration résonne comme un avertissement : le spectre d’un nouvel usage du 49.3 plane, outil constitutionnel permettant d’adopter un texte sans vote, souvent perçu comme un passage en force.

Les priorités du Budget 2026 : énergie, pouvoir d’achat et innovation
Malgré les tensions, plusieurs mesures phares devraient marquer ce budget 2026 :
- Extension des heures creuses pour favoriser les économies d’énergie ;
 - Plafonnement de certains frais bancaires afin de protéger les ménages modestes ;
 - Prolongation du chèque énergie, destiné à soutenir les foyers face à la hausse des prix de l’électricité et du gaz ;
 - Soutien renforcé à la transition écologique, avec des incitations pour les rénovations thermiques et la mobilité électrique.
 
Le gouvernement veut afficher un budget “de responsabilité et d’investissement”, cherchant à conjuguer maîtrise des dépenses publiques et relance de l’économie.
Une opposition vigilante et critique
Du côté des Républicains, Philippe Juvin appelle à plus de transparence et de concertation. Pour lui, l’enjeu n’est pas seulement financier mais institutionnel :
« Ce n’est pas un simple débat budgétaire, c’est une question de respect du Parlement et du rôle de contrôle des députés », affirme-t-il.
Les oppositions, qu’elles soient de droite ou de gauche, redoutent un affaiblissement du processus législatif si le gouvernement impose encore une fois sa ligne budgétaire sans véritable débat.
Le député LR prévient également que certaines mesures pourraient manquer de crédibilité :
- Les projections de croissance jugées optimistes par plusieurs économistes ;
 - Les économies promises sur la fonction publique qui restent floues ;
 - Et un équilibre budgétaire encore repoussé à long terme.
 
Les enjeux européens et la pression du déficit
La France reste sous la surveillance de la Commission européenne, qui réclame un retour progressif sous les 3 % de déficit. Avec un déficit public autour de 5 % du PIB en 2025, le gouvernement doit convaincre Bruxelles que la trajectoire sera crédible.
Le budget 2026 pourrait donc marquer le début d’une rigueur budgétaire nouvelle, à contre-courant d’un contexte social tendu.
Vers un examen inachevé ?
Le calendrier parlementaire, déjà serré, laisse craindre un examen tronqué. Si le 49.3 venait à être utilisé, le texte serait adopté sans vote final, privant l’Assemblée d’un débat complet.
Pour Philippe Juvin, c’est une dérive institutionnelle :
« Le Parlement n’est pas une chambre d’enregistrement. Il doit pouvoir débattre, amender, et proposer. Sans cela, nous basculons vers une démocratie affaiblie. »
un budget à haut risque politique
Le Budget 2026 s’annonce donc comme un test majeur pour la stabilité politique du gouvernement. Entre les impératifs économiques, les attentes sociales et la défiance parlementaire, l’exécutif devra trouver un fragile équilibre.
Si les craintes de Philippe Juvin se confirment, l’examen du budget pourrait se solder par un nouveau bras de fer entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, symbole d’un climat institutionnel de plus en plus crispé.

FAQ –
1. Qu’est-ce que Philippe Juvin reproche au gouvernement concernant le Budget 2026 ?
Philippe Juvin estime que le gouvernement risque de contourner le débat parlementaire en recourant au 49.3, ce qui rendrait « hautement probable » un examen inachevé du budget à l’Assemblée nationale. Il dénonce une atteinte au rôle démocratique du Parlement.
2. Pourquoi le Budget 2026 est-il particulièrement sensible ?
Le Budget 2026 intervient dans un contexte économique difficile, marqué par un déficit public élevé et des tensions sociales. Le gouvernement doit à la fois réduire les dépenses pour respecter les engagements européens et préserver le pouvoir d’achat des Français.
3. Quelles sont les principales mesures prévues dans le Budget 2026 ?
Parmi les mesures phares annoncées :
- Nouvelles heures creuses pour encourager les économies d’énergie ;
 - Plafonnement des frais bancaires pour protéger les ménages modestes ;
 - Prolongation du chèque énergie pour faire face à la hausse des prix ;
 - Investissements accrus dans la transition écologique et l’innovation.
 
4. Que signifie l’utilisation du 49.3 dans le cadre du budget ?
L’article 49.3 de la Constitution française permet au gouvernement d’adopter un texte sans vote à l’Assemblée nationale. Son usage pour le budget est légal mais souvent controversé, car il limite le débat parlementaire et donne une impression de passage en force.
5. Quelles conséquences si le budget 2026 n’est pas entièrement examiné ?
Un examen inachevé signifierait que plusieurs articles du budget ne seraient pas débattus. Cela réduirait la capacité des députés à amender ou critiquer les choix du gouvernement, renforçant les accusations d’un déficit démocratique.
6. Comment le Budget 2026 s’inscrit-il dans les engagements européens de la France ?
La France doit progressivement ramener son déficit public sous la barre des 3 % du PIB, conformément aux règles européennes. Le Budget 2026 doit donc concilier discipline budgétaire et soutien économique, un équilibre difficile à atteindre.
7. Quand le Budget 2026 sera-t-il voté ?
Le projet de loi de finances 2026 doit être présenté à l’automne 2025 et voté avant la fin de l’année. Cependant, comme l’a souligné Philippe Juvin, il est possible que le débat ne soit pas mené jusqu’à son terme si le gouvernement active le 49.3.